Marville envoyé spécial
C'est assurément la plus grande concentration de véhicules utilitaires de la chrétienté. Des fourgons pour la plupart blancs stationnés près des 6 000 caravanes qu'ils ont tractées jusqu'à l'ancienne base aérienne de l'Otan située à Marville, dans la Meuse. 30 000 personnes y sont réunies jusqu'à dimanche, dans le cadre du rassemblement mondial des tsiganes organisé par le mouvement évangélique pentecôtiste Vie et Lumière.
L'air est brûlant sur le tarmac et les chaumes. Une vie nomade s'est arrêtée pour quelques jours dans ce petit coin de Lorraine où les vallons s'étalent en pente douce. Les familles sont à l'ombre sous les auvents autour de la table toujours dressée; du linge sèche entre deux piquets coiffés d'antennes paraboliques; une femme confectionne un bouquet d'épis de blé. On vient du bout de la base acheter en voiture son pain d'une livre au boulanger qui fait sa tournée. A côté, le boucher dispose avantageusement des rôtis de boeuf dans la vitrine de sa camionnette.
De toute l'Europe. Il y a là des manouches, des eyniches, des voyageurs, des gitans, des roms, venus de toute l'Europe mais aussi des Etats-Unis et d'Inde. Les gipsies britanniques ont la mine rouge des Anglais en vacances. C'est la force et la fierté du mouvement pentecôtiste de réussir à rassembler les multiples ethnies du peuple tsigane sous un immense chapiteau où il est écrit: «Dieu est près de ceux qui l'invoquent avec sincérité» et «Dieu est amour». «La méfiance de l'au