Les soins dentaires vont-ils enfin être correctement pris en charge? C'est en tout cas ce que préconise un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), rendu public vendredi et accueilli avec enthousiasme par l'assurance maladie, le ministère de la Santé et les organisations syndicales de dentistes. Le retard français, tant dans la prise en charge des soins bucco-dentaires que dans la prévention, était dénoncé depuis des années par les professionnels, mais semblait rester lettre morte ou presque. En 2000, les soins dentaires ont représenté environ 42 milliards de francs, dont un tiers est resté à la charge des assurés. Commandé en mai 2000 à Michel Yahiel, inspecteur de l'Igas, le rapport sur «La réforme dentaire» fait donc de multiples propositions pour combler l'écart avec les autres pays européens.
Renoncement. Premier axe: revaloriser les soins conservateurs et réduire le coût des prothèses, notamment en mettant en place progressivement des tarifs plafonds, avec des dépassements d'honoraires limités. L'intérêt est d'espérer mettre fin à un système à la fois opaque pour les patients et totalement pervers. Le «mode de calcul des prises en charge [est] fort peu compréhensible, puisque cotation et prix sont complètement déconnectés», note le rapport. Surtout, les soins conservateurs, peu cotés, sont financièrement peu attractifs pour les praticiens, à l'inverse des prothèses sur lesquelles ils ont une liberté totale de tarif... En clair, un dispositif qui le