Une simple lettre de clarification envoyée à l'exécutif d'Indipendenza, regroupement des partis de la nébuleuse nationaliste. Jean-Guy Talamoni, principal négociateur côté indépendantiste des accords de Matignon, réclame «un plan de libération de tous les prisonniers politiques». Dans cette missive, le chef de file de Corsica Nazione explique: «Un an et demi après le processus de Matignon, il ne me paraît pas logique de continuer à dire, comme nous le faisons, que cette question n'est pas à l'ordre du jour et que nous demandons simplement des gestes de bonne volonté, comme le regroupement» des prisonniers dans la prison de Borgo, aux environs de Bastia.

Rythme. Un coup de menton nécessaire. Jusqu'à maintenant, il avait accepté de se caler sur le rythme de Matignon. Lionel Jospin considérait que cette question ne se discutait qu'à la fin du conflit, «comme le paiement des jours de grève», pour reprendre son expression. Mais l'exaspération de la base du mouvement nationa liste grandit. D'autant plus que, selon l'aveu même des élus indépendantistes, le texte voté en première lecture à l'Assemblée nationale est en deçà des positions adoptées par la majorité de l'Assemblée territoriale de Corse.

Pour faire taire cette impatience, Jean-Guy Talamoni juge donc nécessaire de remettre sur le tapis la question de l'amnistie, sous peine de se voir accusé de «faiblesse». «Une telle démarche aurait l'avantage de placer le mouvement dans une position offensive et revendicative, mais égalemen