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Libération

Des policiers suisses abattent en France un voleur de voiture.

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L'homme n'était pas armé. Sa femme et son bébé sortent miraculeusement indemnes de la fusillade.
publié le 27 août 2001 à 0h29

«Les voitures, c'était son point faible», dit son père. Michel Hercouët, 28 ans, est mort pour en avoir volé une à Bâle, dans la nuit de jeudi à vendredi. Il a été abattu d'une balle dans la nuque par deux policiers suisses qui l'ont pourchassé sur le territoire français. Sa compagne Lætitia, 24 ans, et leur bébé de deux mois étaient assis à ses côtés; ils sont miraculeusement sortis indemnes de la fusillade ­ les policiers ont tiré au moins 18 coups de feu avec leurs armes de service, des pistolets automatiques de calibre 9 mm.

Mis en examen. Béar Meyer, 37 ans, caporal et chef de la patrouille, et Roger Vonburg, 24 ans, ont été mis en examen, samedi, pour «violences volontaires ayant entraîné la mort, commises par des fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions». Ils ont été laissés en liberté, sans mesures de contrôle judiciaire. Une sortie discrète du palais de justice de Mulhouse leur a été ménagée pour qu'ils puissent éviter la presse, samedi soir. Un troisième policier, le conducteur, ne fait pas l'objet de poursuites.

Le juge d'instruction Jacques Bourguignon devra notamment répondre à trois questions clés. Les policiers pouvaient-ils, comme ils l'affirment, ignorer qu'ils avaient franchi la frontière française peu avant le drame? Selon la convention de Berne de coopération policière et judiciaire franco-suisse, les policiers bénéficient d'un droit de poursuite sur le territoire voisin. En revanche, ils ne doivent pas procéder à des interpellations, mais les délé