Le 2 août, le commissariat de Saint-Maur (Val-de-Marne) reçoit un appel anonyme. C'est un client mécontent des prestations du salon de massage Elysée-Matignon. «Il n'avait pas eu ce qu'il voulait, explique un enquêteur. Il s'était engueulé avec le patron.» Les policiers qui se rendent dans l'établissement tombent sur deux jeunes filles en string, non-titulaires d'un diplôme de masseuse. Miguel, 38 ans, le patron, est depuis incarcéré à Fresnes pour proxénétisme aggravé. Ses cinq employées, interpellées, ont été remises en liberté. C'est la première fois qu'un institut de ce type est repéré à Saint-Maur.
Annonces. Le lendemain, dans le XIe arrondissement de Paris, après près d'un mois d'enquête, la brigade de répression du proxénétisme (BRP) interpelle la gérante du Cleopatra Hammam Club, une Marocaine de 24 ans, présentée le lendemain au parquet. «L'activité de ces salons est en recrudescence», note Patrick Yvars, commissaire principal et chef adjoint de la BRP. «Les femmes françaises ou assimilées originaires d'Afrique du Nord ou des DOM-TOM qui racolaient avant dans la rue offrent leurs services par Minitel, Internet, ou travaillent dans des salons de massage qui font passer des annonces dans des journaux gratuits: "Sophie et Natacha vous offrent une heure de détente: massage body-body ou sensationnel quatre mains", par exemple. Un peu comme une ascension sociale.»
Les prostituées d'origine asiatique ne représentent qu'un faible pourcentage de cette activité: elles trava