François Testu, professeur de psychologie, publie avec Roger Fontaine, L'enfant et ses rythmes: pourquoi il faut changer l'école (1).
En matière de rythme scolaire, l'Education nationale a largement décentralisé ses compétences. Les arbitrages se rendent au niveau de la commune. Faut-il s'en réjouir?
Je suis effectivement très souvent sollicité localement par des parents et des élus. On avance au coup pas coup. Il y a sur ce sujet une défausse des politiques. Personnellement, je regrette que le ministère ne tranche pas. La question est compliquée, c'est vrai, et il faut être nuancé. Mais cela n'empêche pas d'avoir une ligne claire. Claude Allègre avait au moins eu le courage de dire deux choses: il ne voulait pas de la semaine de quatre jours et il demandait qu'on s'intéresse d'abord à la rythmicité journalière de l'enfant.
Pourquoi faut-il, selon vous, éviter la semaine des quatre jours?
Pour rattraper le temps perdu, il y a deux solutions: alourdir la journée scolaire ou réduire les vacances. Or nous considérons que la journée est déjà trop longue et que, pour être bénéfiques, les petites vacances doivent durer au moins une semaine. Comme la plupart des aménagements, la semaine de quatre jours a été conçue pour les adultes. Il n'est d'ailleurs pas anormal que l'école prenne en compte les intérêts de la société dans son organisation. Ce qui est choquant c'est qu'on a souvent prétendu libérer le samedi dans l'intérêt des enfants. Si on veut prendre au sérieux la question des ryt