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Libération

Les stupéfiants dépistés en cas d'accidents mortels

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Entre 10% et 15% des décès routiers seraient dus à l'usage de stupéfiants.
publié le 28 août 2001 à 0h29

Cannabis, cocaïne, amphétamines, opiacés. A partir du 1er octobre 2001, ces stupéfiants seront systématiquement recherchés chez tous les conducteurs impliqués dans un accident mortel.

Le décret, présenté aujourd'hui, était attendu depuis plus de deux ans, depuis la loi Gayssot sur la sécurité routière, votée le 18 juin 1999. Le débat est même bien plus ancien puis que, dès 1993, un livre blanc avait proposé le dépistage de stupéfiants dans tous les accidents corporels, mortels ou non. Selon les spécialistes, les drogues seraient responsables de 10 % à 15 % des accidents mortels de la route, tandis que l'alcool est impliqué dans un tiers des cas.

«Jamais un décret n'a suscité autant de réunions», sourit le Pr Claude Got (spécialiste en santé publique et en accidentologie), qui a largement participé à l'élaboration du texte. «Les problèmes à résoudre étaient multiples: définir ce qu'est un accident mortel, décider qui fait les tests, faire accepter le fait que les résultats soient transmis à des chercheurs alors qu'une affaire judiciaire est en cours.» Sans compter les débats houleux sur la toxicomanie... Mais ce que retient surtout le Pr Got, c'est qu'«aujourd'hui, pour la première fois en sécurité routière, une étude épidémiologique est couplée à une loi».

Alcoolémie. En effet, pendant les deux premières années de son application, tous les prélèvements effectués seront transmis à une équipe de chercheurs. Objectif? connaître précisément les conséquences de la prise de drogue su