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Libération

Gens du voyage: les préfets rappelés à l'ordre.

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Ils devront imposer la création de terrains d'accueil.
par Cédric MORIN
publié le 29 août 2001 à 0h30

En principe, les gens du voyage devraient pouvoir stationner sur des terrains aménagés pour cela. Deux lois, pas moins, l'ont réaffirmé, en 1990 et en 2000. Dans les faits, on en est loin. Les aires sont rares, et les expulsions sont légion. Pourtant, un large délai était prévu pour créer des terrains. Mais le retard est tel qu'Elisabeth Guigou, ministre de la Solidarité, et Marie-Noëlle Lienemann, secrétaire d'Etat au Logement, envisagent désormais la manière forte: demander aux préfets de ne pas exécuter les expulsions. Lundi, une réunion interministérielle les a d'ailleurs largement mis sur la sellette puisqu'ils ont désormais tous les moyens de se substituer aux maires récalcitrants.

Expulsions. C'est ce que prévoit la deuxième loi. «L'enjeu de ce texte était de rendre effectif celui de 1990 en donnant au préfet la possibilité de procéder à l'installation du terrain d'accueil si la mairie ne respectait pas ses engagements», détaille Colas Durrleman, chef de service du développement urbain et de l'habitat, à la DGUHC. De fait, de nombreux maires avaient tranquillement ignoré la loi de 1990 et n'avaient aménagé aucun terrain du tout.

Pour contrebalancer ce nouveau pouvoir du préfet, «les maires respectant la loi obtenaient les moyens juridiques d'expulser les itinérants occupant des terrains privés, poursuit Colas Durrleman. L'Etat finançait 70 % des frais de mise en oeuvre et participait au financement du fonctionnement de ces aires». A l'entrée en vigueur de la loi, le 5 j