L'Isle-sur-la-Sorgue envoyée spéciale
Il y a la femme qui a entendu. Des pleurs d'enfants, aux alentours de 7 heures moins le quart. «J'avais mis de la musique, j'ai d'abord cru que c'était mon chat, puis j'ai pensé à autre chose.» Joëlle tient une boutique de vêtements, sur la place de l'église, elle habite à côté de la maison d'où s'est volatilisée Ovely, 23 mois, dans la nuit de mardi à mercredi.
Il y a la femme qui a entendu, puis reconnu ce couple «sans histoire, insignifiant». Selon la déposition qu'elle a faite aux gendarmes, puis répété à sa clientèle, Anne-Marie, «la blonde», patronne du Van Gogh, se rendait à son café quand elle a perçu les éclats d'une dispute, rue de Roumanille, dans le coeur de L'Isle-sur-la-Sorgue. La femme lui aurait parlé de son sac à main volé à son domicile, puis retrouvé de l'autre côté de la Sorgue. L'homme, lui, cherchait sa fille. «Il disait qu'il s'était aperçu qu'elle n'était plus dans son lit, un lit à barreau, dès 6 heures du matin. Il était déjà 7 heures et ils n'avaient pas appelé les gendarmes.»
Il y a Yves, retraité, qui comme chaque matin s'en allait prendre son café au Cours d'eau. C'est lui qui a vu la couche, et le corps de l'enfant flottant dans la Sorgue, au pied d'un figuier, juste à la sortie de la rue de Roumanille. Il était exactement 7h10, les pompiers et les gendarmes étaient déjà là. Les SDF qui prennent chaque jour leur poste à cet endroit ne se souviennent plus bien de l'heure. Le moins commode de l'équipe, «l'Alsaci