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Libération
Reportage

A Béziers, coup de sang au lance-roquettes

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Un forcené attaque le commissariat et tue un proche du maire.
publié le 3 septembre 2001 à 0h42

Béziers envoyé spécial

La nuit de samedi à dimanche a commencé par une bagarre entre jeunes des communautés gitane et musulmane. Elle s'est terminée hier au matin par une folie meurtrière. Safir Bghiouia, 25 ans, abattu hier en fin de matinée par une unité du Groupement d'intervention de la police nationale de Marseille, et son complice, en cavale, voulaient «tuer des flics». Au lance-roquettes, ils ont carbonisé une voiture de police, pris pour cible le commissariat de la ville héraultaise, tiré sur un fonctionnaire de l'identité judiciaire. Puis abattu Jean Faret, chef de cabinet du maire de Béziers, à l'arme automatique.

Bagarre. Samedi soir, aux alentours de 23h30. Les policiers de Béziers sont appelés pour régler une bagarre dans le quartier de la Devèze, cité réputée difficile, dont le commissariat, fermé chaque jour à 18 heures et les week-ends, a été plusieurs fois incendié. Les quatre fonctionnaires n'ont pas le temps de sortir de leur véhicule. L'arrière de la voiture est arraché par un tir de lance-roquettes. Ils sont choqués, mais sains et saufs. Ils repèrent deux individus à bord d'une Mégane. Au commissariat central de Béziers, les appels téléphoniques menaçants commencent. Au bout du fil, une voix, probablement celle de Safia Bghiouia, hurle: «Je vais tuer du flic!» Un peu plus tard, une voiture stationnée devant le commissariat central de Béziers est carbonisée par une roquette. Le fonctionnaire de l'identité judiciaire qui sort pour prendre des photos échappe