Pierre Lascoumes coordonne le Collectif interassociatif sur la santé (CIS) qui regroupe les plus importantes associations de malades.
Est-ce un bon projet de loi?
C'est une loi qui marque un grand changement, à la fois souhaité par les patients et par un certain nombre de professionnels. On peut considérer que c'est un texte qui devrait aider à faire évoluer les mentalités et à sortir enfin du paternalisme médical en responsabilisant tous les partenaires. Au passage, c'est une loi qui prend acte des acquis jurisprudentiels, comme la nécessité d'une information précise pour le patient, le recueil du consentement pour des actes médicaux, etc. Mais plus généralement, ce texte met de la cohérence dans un cadre législatif éclaté. Avant, il y avait des dispositions juridiques, mais elles étaient très éparpillées, dans des textes qui n'avaient pas la force d'une loi, comme des décrets ou de simples circulaires. On assiste à un travail, non seulement de renforcement des droits, mais aussi d'homogénéisation des règles.
Bernard Kouchner évoque «l'intrusion» des malades dans le système de santé...
C'est une vision disproportionnée. Nous avons toujours été méfiants devant les grandes formules. Quand on nous répète ainsi des phrases du type «le patient doit être au coeur du système de santé» , on se méfie. C'est une fiction, un discours idéologique des médecins. Nous, nous voulons une conception moderne, avec des partenaires qui se font face. Le patient ne se résume pas au discours que ti