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Libération

La grosse colère du gendre de Lacan

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Jacques-Alain Miller réveille la guerre entre écoles psychanalytiques.
publié le 7 septembre 2001 à 0h44
(mis à jour le 7 septembre 2001 à 0h44)

D'ordinaire, Jacques-Alain Miller, gendre de Jacques Lacan et président de l'Association mondiale de psychanalyse, est un homme discret. Austère même. Or depuis une semaine, il ne décolère pas. Il explose. Publiquement. Et sa colère est remplie de mots à grand spectacle qui ne seraient guère pris au sérieux si ce n'était pas lui qui les prononçait: «Cette fois-ci, c'est la lutte finale. Je sors l'épée. Il y en a marre. Ils pensent qu'ils peuvent me traiter comme ça. Alors que ce dimanche 9 septembre, il y aura vingt ans que disparaissait Jacques Lacan, moi, je vais leur montrer comment je les traite.» La cause de cet emportement? A lui, le lacanien historique, on a refusé la publication d'un droit de réponse dans la Revue française de psychanalyse, publication des freudiens de toujours.

Bristols gravés. Depuis, Jacques-Alain Miller n'est pas resté inactif. Il est en guerre. Il sort toutes les armes à sa disposition. Il vient de créer une agence de presse (Agence lacanienne de presse). Il a contacté le ban et l'arrière-ban des grands noms de la vie intellectuelle parisienne. Il a adressé quelques centaines de bristols, gravés chez l'élégante maison Cassegrain, où, non sans solennité, il écrit: «Jacques-Alain Miller s'étant vu refuser l'insertion d'un droit de réponse, il fera appel à l'opinion éclairée et diffusera dans les prochains jours, dès qu'il l'aura composée, une lettre ouverte. Celle-ci sera disponible dans les meilleures librairies.» Cette lettre de