Le photographe de l'agence Gamma Jean-Pierre Rey se trouvait toujours en garde à vue hier soir dans l'enquête sur Armata corsa, et devrait être présenté ce matin au juge antiterroriste Bruguière pour une éventuelle mise en examen. Ce reporter a été destinataire de communiqués d'Armata corsa, dont celui du 3 janvier 2001 qui revendiquait huit attentats et «deux exécutions» et menaçait de lancer «des actions dans la capitale aveugles et meurtrières, dès le 1er février, si l'affaire Rossi-Fratacci (double assassinat du 7 août 2000) n'est pas élucidée». Une instruction a été ouverte à l'époque pour «menaces de mort sous condition et association de malfaiteurs, en relation avec une entreprise terroriste», et Rey interrogé sur la façon dont il a récupéré ce texte. Il a parlé d'une «transmission par oral» de phrases qu'il a «recopiées» sur son ordinateur. La justice suspecte le photographe qui «sortait de chez François Santoni», chef présumé d'Armata corsa, «d'actes positifs dans la rédaction du communiqué». Michèle Fines, sa femme et rédactrice en chef à France 2, y voit plutôt un «signal à tous les journalistes chargés de la question corse pour ne plus servir de relais médiatique» et «une manière d'essayer d'obtenir les identités de membres de l'organisation, ce qui nous met physiquement en danger». La société des journalistes de France 2 condamne ces «pressions et intimidations». L'agence Gamma et le Syndicat national des journalistes (SNJ) rappellent «le droit à la protection d
Une garde à vue qui dure
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publié le 7 septembre 2001 à 0h44
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