Gouvieux (Oise) envoyé spécial
«Pourquoi y a personne?» 8 h 28. Line Lysik, principale du collège Delaunay-de-Gouvieux (Oise), balaye du regard la cour de son établissement. Elle attend près de 200 élèves de sixième pour une rentrée sur mesure. Or, c'est calme plat. Et pour cause: enfants et parents patientent sagement de l'autre côté de la grille, pourtant ouverte. La principale sourit: «Mais entrez! Entrez donc!» C'est précisément pour surmonter cette timidité que le ministère de l'Education nationale a demandé qu'un «soin particulier» soit porté à l'accueil des sixièmes. Il en a même fait la pierre angulaire de sa «nouvelle sixième» qui inaugure en cette rentrée «l'an I du nouveau collège» (lire encadré). A Gouvieux, on a choisi de repousser d'un jour la rentrée des 5e, 4e et 3e pour mieux accueillir les sixièmes.
Angoissés. La troupe s'ébranle vers le réfectoire pour le discours introductif du chef d'établissement. La cérémonie s'ouvre par un message personnel. Franck a oublié de rendre les clés de la maison. Il ne comprend pas ce qu'on veut de lui. A 11 ans, l'apprenti collégien a encore besoin d'être cadré. «Ça va durer facilement deux ou trois semaines, confie M. Magnier, professeur d'éducation physique et sportive (EPS), professeur principal des 6e4. Les élèves sont angoissés par le collège. Il faut leur expliquer et leur réexpliquer comment ça marche, les rassurer en permanence.» En sixième, l'adolescence bouscule l'enfance. Et cela se voit, même si la timidité des pe