Le bâtiment, gris et blanc, s'élève sur douze étages au-dessus de la rue Saint-Charles dans le XVe arrondissement de Paris. Avant, c'était une garderie d'enfants et, aux étages, un foyer pour personnes âgées. Le lieu est anodin. Il ne paye pas de mine. Aujourd'hui, 131 personnes vivent à l'intérieur, des squatters sans papiers ou originaires d'Afrique noire, qui ont investi l'immeuble en mars, avec le soutien de Droit au logement (DAL).
Ubuesque. Juste à côté, une école élémentaire dont les élèves ont fait leur rentrée jeudi. D'autres enfants auraient aimé faire de même: ceux des squatters. Sur 66 enfants, 36 devraient être scolarisés en maternelle ou dans le primaire. Depuis leur arrivée dans le XVe, leurs parents le demandent à la mairie. Impossible. Ils se sont vu opposer un refus catégorique. Certains enfants sont donc obligés d'aller à l'école dans le XVIIIe ou le XIXe, où ils vivaient auparavant dans des logements encore plus insalubres ou exigus. Les autres traînent, ou flânent dans la rue ou restent encore enfermés dans l'appartement de leurs parents partis travailler. Une situation ubuesque, illégale. Et unique dans tout Paris.
Dans cette affaire, le DAL, le maire du XVe René Galy-Dejean, la préfecture de Paris, le rectorat et la Mairie de Paris, tous se renvoient constamment la balle. Chacun rejetant la responsabilité sur les autres. Et au final, rien ne bouge. René Galy-Dejean, (RPR), se dit pragmatique: «Si j'accepte de scolariser ces enfants, j'endosse la pérennis