Corte envoyé spécial
Contre toute évidence, Jack Lang, le ministre de l'Education nationale, affirmait ne pas se servir des langues régionales pour «faire de la politique». Hier, il aura admis, lors d'une visite en Corse, que la promotion des «langues et cultures de France» constituait bel et bien un sujet politique. A fortiori en Corse. A fortiori quand la violence s'invite toujours dans le processus de Matignon.
Fantasmes. «On ne va pas faire dépendre une volonté éducative de l'attitude de tel ou tel mafieux. D'autant que le plan pour la Corse est sage et raisonnable. Il va aussi loin que possible dans le contexte actuel, même s'il peut sembler modeste par rapport à ce qui se passe à quelques heures d'ici, en Sicile, en Sardaigne ou aux Baléares», a plaidé Jack Lang à l'université de Corte. Il a également stigmatisé ceux qui «jouent à se faire peur et à agiter des fan tasmes», avant de viser directement Jean-Pierre Chevènement et Charles Pasqua: «Les thuriféraires d'aujourd'hui feraient bien de se souvenir de ce qui s'est passé sous leur règne au ministère de l'Intérieur.»
Mais l'essentiel du déplacement du ministre de l'Education nationale aura consisté en une défense et illustration de son plan pour les langues régionales, lancé en avril dernier et marqué, en mai, par l'intégration des écoles bretonnes Diwan au service public, un geste déjà salué par les défenseurs de la langue corse. Il a ainsi confirmé différentes mesures en faveur de «la généralisation de l'enseignement