Menu
Libération

Opération nuit blanche des sans-papiers à Bobigny

Article réservé aux abonnés
Malgré leur action devant la préfecture, peu ont été régularisés.
publié le 11 septembre 2001 à 0h47

Jusqu'à présent, les sans- papiers de la Coordi nation 93 qui se battent pour leur régularisation refusaient toute «action dure». Ils ne voulaient pas. Ils ont tout essayé. Le 6 juin, ils se sont installés dans une ancienne gendarmerie à Saint-Denis, qu'ils occupent depuis. Ils ont multiplié les demandes de rendez-vous à la préfecture de Seine-Saint-Denis. A trois reprises, ils ont déposé leurs dossiers avec le soutien d'élus du département. Dans la nuit de dimanche à lundi, devant la préfecture de Bobigny, ils ont passé «une nuit blanche pour sortir de l'ombre».

Mais lundi matin, le couperet est tombé. Sur 75 dossiers, 52 ont été examinés par la préfecture, et 11 seulement font l'objet d'une régularisation et 2 sont sous conditions. Pour les 23 autres ­ dont plusieurs ont plus de dix ans de présence en France ­, le préfet a décidé «de maintenir la décision de refus». Sans motifs. Huit personnes sont convoquées pour des examens complémentaires. Huit autres, dont le dossier a été déposé dans une autre préfecture, sont renvoyées vers cet autre département. Alors, au petit matin, trois sans-papiers ont décidé d'entamer une grève de la faim. «A cause de l'arbitraire administratif.»

La nuit blanche avait pourtant commencé dans le calme. Vers minuit et demi, une centaine de personnes a envahi le parvis venteux de la préfecture de Bobigny. Devant l'immeuble de basalte, lisse et sombre, la coordination, accompagnée de quelques élus locaux, s'est installée. Tranquillement, entre flambe