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Libération
Interview

«90 % de perte de temps»

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publié le 19 septembre 2001 à 0h51

Reims envoyé spécial

Dans les couloirs et les salles de cours de l'IUFM (Institut universitaire de formation des maîtres) de Reims, la tension des apprentis enseignants est sensible à chaque rentrée. Elle recouvre d'abord une énorme angoisse de «ne pas y arriver».

Ce qu'ils veulent. «De la pratique! La première année d'IUFM est entièrement tournée vers la préparation du concours. C'est très théorique. Nous ne sommes pas prêts à affronter une classe» (Eric). «Qu'on nous montre comment faire des cours» (Thomas).

Ce qui les angoisse. «On nous martèle que la première demi-heure de cours est capitale, qu'il faut être sévère dès le début pour se faire respecter. C'est plus facile à dire...» (Thomas). «Certains tuteurs n'enseignent plus depuis des années. Comment un enseignant qui n'a plus de classe peut-il conseiller un enseignant qui n'en a jamais eu?» (Thomas).

Ce qui les énerve. «La famille et les proches qui nous charrient sur le thème "Alors, encore en vacances?" Nos proches ne se rendent pas compte de l'effort à fournir» (Maud). «Tout nous énerve. L'IUFM, c'est 90 % de perte de temps. On travaille dans le vide. Ils sont très gentils, mais ça ne change rien» (Helena). «Le jargon, insupportable. J'ai besoin qu'on m'aide. Ici, on m'embrouille. Résultat: j'angoisse deux fois plus» (Marc). Tous déplorent le système qui fait qu'ils ne savent que l'avant-veille de la rentrée dans quelle classe ils enseigneront, ce qui les oblige à préparer leurs cours dans l'urgence.

Ce qu'ils apprécien