La première des quatre fois où le lotissement construit près de Porto-Vecchio par Arlindo Cardoso explose, tout le monde est d'accord: c'est le FLNC. Vers 22 h 30, ce 12 mai 1995, l'entrepreneur de maçonnerie «d'origine portugaise» regarde la télé avec sa famille. On frappe à la porte: «Toc toc! C'est le FLNC!» Quatre ou cinq hommes armés et cagoulés entrent. «Ne craignez rien, on ne veut de mal à personne, on est juste là pour faire sauter quelques pavillons.» Tout le monde est regroupé. On dispose une camionnette à l'entrée du chantier, avec un panneau: «Chantier miné, danger.» Tout le monde est emmené dans le maquis. «Vous ne bougez pas tant que vous n'entendez pas l'explosion.»
Incrédulité. Depuis hier, quatre hommes sont poursuivis devant le tribunal correctionnel de Paris pour «tentative d'extorsion de fonds en relation avec une entreprise terroriste». La victime, Arlindo Cardoso, ne s'est pas montrée. Au lendemain de ce premier attentat, un communiqué du Flnc proclame: «Les spéculateurs et les élus condamnant le littoral à la bétonnisation ont reçu un avertissement.» Mais Arlindo ne comprend pas. Des lotissements, il s'en construit d'autres. Pourquoi lui? Les gendarmes vont bientôt lui fournir une réponse: la plupart des artisans ou commerçants d'origine portugaise de la région de Porto-Vecchio connaissent les mêmes soucis.
Après l'explosion, un commercial de la société Porto-Vecchio Vitrages (PVV) vient proposer ses services pour le lotissement. Au passage, le démarche