Mercredi, un substitut de Perpignan chargé des stupéfiants s'est vu retirer le dossier par son procureur au motif qu'il avait déclaré au journal l'Indépendant: «Nous ne poursuivons plus devant le tribunal correctionnel pour l'usage simple de cannabis.» Il se disait également favorable à la dépénalisation «en matière de haschich, dans certaines limites et conditions». Des propos jugés «inacceptables» par le procureur Jean-René Floquet, qui affirme au contraire: «Le parquet de Perpignan continue à appliquer la loi avec fermeté et détermination, quel que soit le produit stupéfiant concerné.»
Pour Valéry Turcey, le président de l'Union syndicale des magistrats: «Compte tenu de l'ampleur qu'a prise la drogue dans notre société, l'idée de poursuivre les usagers se heurte au principe de réalité. Ce débat est dans l'air du temps depuis longtemps. Pourquoi un substitut ne pourrait-il pas donner son avis? Nous sommes dans une société de débats.» Le Syndicat de la magistrature dénonce «l'hypocrisie affligeante d'une telle sanction qui occulte la réalité des pratiques judiciaires consistant à poursuivre les usagers de cannabis sous la qualification de trafic de stupéfiants» et réclame «une véritable dépénalisation de l'usage de stupéfiants».
Nous assistons là à une cacophonie judiciaire. Dans une circulaire de juin 1999, Elisabeth Guigou, alors ministre de la Justice, recommande aux procureurs d'orienter les simples usagers de drogue vers des structures de soins. En juin 2000, le ministre