Sans conjoint et sans enfant, tout professeur débutant attaque la carrière avec un viatique de vingt et un points. Autant dire pas grand-chose. Or les «points» permettent de choisir plus facilement où l'on va enseigner. Ils s'acquièrent essentiellement à l'ancienneté, en se mariant et en faisant des enfants; un peu en étant bien noté par son chef d'établissement et son inspecteur; et beaucoup en acceptant de travailler là où les autres ne veulent pas aller. Résultat: des bataillons de débutants provinciaux sont envoyés dans les académies répulsives, notamment celle de Créteil. Pourtant, depuis des années, l'Education nationale booste la carrière des enseignants qui interviennent volontairement dans ses établissements estampillés Zone ou Réseau d'éducation prioritaire (ZEP et REP), «sensible» ou «site violence». Le collège François-Rabelais, à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) cumule ces stigmates. Comme 101 collèges franciliens, il accueille depuis cette rentrée des enseignants sur une nouveauté, les postes «PEP 4» «postes à exigences particulières de quatrième génération».
16 heures de cours. Parmi ces professeurs, Annick, 24 ans, et Janice, 25 ans. En intégrant ce dispositif, elles vont non seulement gagner plus de points mais aussi profiter d'un suivi personnalisé par des formateurs. Au lieu d'enseigner dix-huit heures par semaine, les «PEP 4» n'ont que seize heures de cours et bénéficient de deux heures de formation. Ils peuvent aussi postuler en équipe pour un établisseme