Lors de son ouverture en 1924, l'usine AZF de Toulouse était dans les champs. Rattrapée par l'urbanisation, elle s'est retrouvée en pleine ville, ce qui n'a fait qu'aggraver le bilan de l'explosion. Comment ces sites industriels dangereux, classés Seveso, peuvent-ils être éloignés au maximum des villes? François Ascher, professeur à l'Institut français d'urbanisme (1), explique que la marge de manoeuvre est faible.
Peut-on empêcher les villes de se développer autour des usines?
Aujourd'hui, qu'on le veuille ou non, on est dans l'étalement urbain et il y a peu de chances qu'on arrive à l'enrayer. Mais si on ne peut pas empêcher ce phénomène, on peut l'organiser. Avec des projets urbains à la bonne échelle, il doit être possible d'éloigner ces entreprises. Cela étant, on peut prendre des dispositions extrêmement rigoureuses pour l'avenir, mais on ne va jouer qu'à la marge. Alors, que fait-on pour les unités industrielles qui existent? On les délocalise? Pour une commune, avoir des milliers d'emplois qui disparaissent, ce n'est pas évident. A Ivry, par exemple, toute l'histoire est marquée par cette contradiction entre emploi et environnement. Je pense qu'il faut s'engager dans une démarche qui force sur la sécurisation maximale des sites existants. Déménager massivement toute la chimie, non, ce n'est pas faisable.
Peut-on au moins geler les terrains proches des sites?
Complètement. Les plans locaux d'urbanisme donnent tout à fait aux élus les moyens de le faire. C'est une question