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Libération

A Toulouse, le sang-froid du monde médical a improvisé des miracles

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Dix minutes après l'explosion, l'hôpital Purpan a dû gérer dans l'urgence l'arrivée de centaines de blessés.
publié le 28 septembre 2001 à 0h57

Toulouse envoyé spécial

Dans le sas du bâtiment flambant neuf des urgences de l'hôpital Purpan de Toulouse, quelques chaises sont encore mal rangées. Rien d'autre. Peu d'agitation. Et s'il n'y avait la fatigue collée sur certains visages, la plus grande catastrophe sanitaire de l'après-guerre, avec plus de 3 000 blessés, pourrait paraître digérée. Jamais, pourtant, on n'avait soigné autant de blessés en si peu de temps. Rarement, aussi, une prise en charge médicale se sera révélée si efficace.

Satisfecit. Une belle réussite. Et pourtant, la gestion de l'immédiat post-explosion s'est faite en dehors de tous les schémas pré-établis de la médecine de catastrophe. Des schémas très précis qui fixent la création d'une cellule de crise à l'extérieur des lieux de soins, et prévoient la mise en place d'un poste médical avancé pour répartir les blessés. Là, tout s'est passé différemment. «On n'a pas eu le temps», dit juste le docteur Marie Ecoiffier qui, avec le docteur Marie Tubéry, a coordonné la prise en charge des blessés. «Je crois que toute la communauté de l'hôpital va se sentir fière de ce qu'elle a fait, analyse le directeur, Michel Michez. Une mobilisation humaine exceptionnelle.»

10h 30. «C'est une image que je garderai toujours, raconte Marie Ecoiffier. L'explosion avait eu lieu dix minutes auparavant. Tout le bâtiment des urgences avait été secoué, on ne comprenait pas ce qui se passait, les alarmes incendie s'étaient déclenchées. On a évacué nos 13 malades des urgences en l