Ce n'est plus qu'une affaire de formalité. Jean-Pierre Dintilhac, procureur de la République de Paris, devrait signer lundi prochain des réquisitions de non-lieu en faveur de Dominique Strauss-Kahn dans l'affaire Elf-Aquitaine. Une vraie bénédiction du calendrier, alors que son procès dans le dossier de la Mnef doit s'ouvrir le même jour.
Ce non-lieu lui permettra d'aborder la scène du tribunal correctionnel en ayant évacué deux obstacles: outre l'affaire Elf, l'ancien ministre de l'Economie a échappé aux poursuites devant la Cour de justice de la république, dans l'affaire fiscale de Karl Lagerfeld.
Au cours de son instruction sur les salaires fictifs versés par la filiale internationale du groupe pétrolier, Elf-Aquitaine International (EAI), la juge Eva Joly était tombée sur le nom d'Evelyne Duval, secrétaire de DSK au ministère de l'Industrie en 1993 et qui l'avait suivi après la défaite des législatives.
Fidèle collaboratrice, elle était associée au lancement du Cercle de l'industrie, sorte de forum des grands patrons, lancé par Raymond Levy, l'ex-PDG de Renault, Maurice Lévy, patron de Publicis, et DSK. Secrétaire de la structure, elle s'est vu verser 192 000 francs, payés depuis la Suisse, somme qu'elle n'avait pas déclarée au fisc. DSK avait été mis en examen le 26 janvier 2000 pour «complicité par instruction donnée et recel d'abus de biens sociaux». Strauss-Kahn se voyait soupçonné d'être intervenu personnellement pour obtenir ce coup de pouce en faveur de sa collabora