Dans les toilettes d'une boîte de nuit, une jeune femme vomit son whisky. «Louise n'est pas ivre. Elle n'a bu que trois verres. Mais parce qu'elle le fait tous les jours, elle est en danger», dit la voix off. Ce spot du Centre français d'éducation à la santé diffusé dès le 1er octobre dans le cadre du plan d'action présenté hier par Bernard Kouchner s'attaque aux risques liés à une consommation régulière sans être «abusive». Socialement et culturellement acceptée, elle est une des causes de nombreux cas de violences et d'accidents de la route, notamment chez les jeunes. Et constitue, avec 23 000 décès par an, la seconde cause de mort évitable après le tabagisme.
«Il n'y a pas que l'alcoolisme qui tue, il y a aussi l'alcool», a rappelé hier le ministre délégué à la Santé. La semaine dernière, une expertise collective de l'Inserm a établi les risques différés mais bien réels de cancer et de cirrhose, à partir de deux verres quotidiens pour les femmes et de trois pour les hommes (lire Libération du 20 septembre). D'où l'objectif de ce plan «stratégique»: donner des repères de nocivité.
Banalisation. «Les messages sanitaires du style "à consommer avec modération" se sont banalisés. Chacun apprécie la modération en fonction de sa propre consommation», a constaté le ministre. Dans sa besace, pas de moyens financiers supplémentaires, malgré le «retard sur les consultations spécialisées» con cé dé hier par son entourage. Juste une disposition prometteuse, contenue dans le projet de lo