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Libération

Le procureur traque la négligence

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Une information judiciaire ouverte vendredi pour «manque de prudence».
publié le 29 septembre 2001 à 0h58

Toulouse de notre correspondant

«Je suis sorti voir ce qui se passait, sans même m'essuyer les mains. C'est quand j'ai ouvert la porte du bâtiment que tout a explosé.» Cet ouvrier d'AZF porte encore la trace du coup de cette porte qui a claqué sur lui dans l'explosion. Les enquêteurs du SRPJ de Toulouse sont retournés sur le site vérifier le témoignage: «Et ça colle, le temps, les distances, tout...» Cela pourrait accréditer l'existence de deux explosions ce vendredi 21 septembre à 10h12, séparées de 4 ou 5 secondes. La première, selon cet ouvrier, n'a eu que peu d'effet: «J'étais en train de me laver les mains, à deux ateliers de distance du hangar où étaient stockés les granulés de nitrate. Il y a eu un pet et la vitre au-dessus du lavabo est tombée, raconte le blessé. J'ai voulu aller voir ce qui se passait dehors...» Un second témoignage, selon le SRPJ, viendrait corroborer le premier.

«Dépotoir». Il appartiendra désormais à un juge d’instruction de conduire l’enquête et d’étudier le déroulement des événements: une information judiciaire a été ouverte vendredi par le procureur pour «homicides involontaires par manquement délibéré à une obligation particulière de sécurité ou de prudence». Le juge devra être prudent, car sur les 250 personnes entendues, pas une autre n’évoque des faits aussi précis invoquant deux explosions. Les enquêteurs manient donc encore plusieurs hypothèses, «face à des gens qui confondent parfois explosion et onde de choc». Selon le scénario en