Lyon de notre correspondant
Traversant les volets clos, des traits de lumière éclairent la poussière de l'ancienne salle à manger de l'Hôtel de Nice, grande bâtisse abandonnée face à la gare Perrache, à Lyon. Assis le long des murs, des hommes mangent en silence. Depuis une semaine, ils sont plus de 150 à occuper cet ancien hôtel. Une majorité d'Algériens, beaucoup de Kosovars, quelques Albanais, des Russes, des Tchétchènes, des Biélorusses, un Angolais. Avant de s'installer là, ils ont campé près d'un mois sur les quais du Rhône, face à la préfecture. Les squatters ont des situations administratives variées: demandeurs d'asile politique ou d'asile territorial, déboutés de l'un ou de l'autre, primo arrivants en attente d'un rendez-vous. Plusieurs associations lyonnaises, dont la Cimade et le Forum des réfugiés, craignent que cette «confusion» crée l'amalgame entre immigrés et réfugiés, et finisse par mettre en danger les demandeurs d'asile politique.
Sur les quais. Le mouvement a démarré le 1er août, lorsque une quarantaine de célibataires originaires des pays de l'Est ont voulu rencontrer le préfet. Soutenus par le Groupe de veille, collectif de sans-papiers lyonnais, ils étaient tous demandeurs d'asile politique et réclamaient des délais administratifs moins longs (il faut quatre mois pour déposer un dossier d'asile conventionnel), le droit de travailler en attendant une réponse (impossible en France depuis 1991), et surtout un hébergement pour tous. Selon le Forum des réfug