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Libération

«C'est la jalousie, je voulais pas qu'elle garde ses cheveux»

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publié le 1er octobre 2001 à 1h07

Tribunal correctionnel de Rouen

Raymonde regarde Robert. Elle mime un baiser, l'air désolé. Depuis le box, les yeux de Robert lui répondent. «Parlez distinctement!», ordonne le président au grand blond. «Je vis chez ma concubine, je touche une pension d'invalidité de 3 600 francs par mois», articule Robert. «Et vous avez fait l'objet de plusieurs condamnations», complète le juge. Robert purge deux ans pour vol et devait sortir de prison dans trois jours. «Il y a un mois, lors d'une permission de sortie, vous avez frappé madame», annonce le président. Robert reprochait à Raymonde un amant supposé et la maison vidée de ses meubles par les huissiers. «En fait, c'est votre frère, madame, qui dénoncera les coups. Vous avez été violemment cognée contre la rampe de l'escalier et contre le mur devant votre fils commun de 5 ans», rapporte le juge. Robert a aussi coupé les longs cheveux de sa femme. «Pourquoi?», s'étonne le juge. Robert baisse la tête: «La jalousie, monsieur le président, je voulais pas qu'elle les garde!» Le juge se tourne vers Raymonde: «Quels sont vos sentiments envers lui?» Elle dit doucement: «Je ne veux plus le voir!» Dix-huit mois dont six avec sursis, mise à l'épreuve.

Ahmed entre dans le box. «Vous avez divorcé et vous vous êtes remis en ménage avec votre ex-épouse, commence le président, vous travaillez et vous avez déjà été condamné pour menaces de mort.» Ahmed grimace: «Sur qui? Il n'y en a jamais eu!» Le juge tape sur son bureau: «Je ne vous demande pas s'i