Les députés instaureront le 9 octobre un droit révolutionnaire: le droit de divorcer, même contre la volonté de son conjoint. Il suffira que l'un des époux «exprime sa volonté persistante de sortir des liens du mariage» pour que celui-ci soit dissous. Actuellement, ce droit n'est reconnu qu'aux époux capables de se séparer par consentement mutuel. Les autres doivent invoquer les fautes de leur conjoint, et c'est au juge d'apprécier si celles-ci rendent vraiment «intolérable le maintien de la vie commune».
Cette réforme devait en finir avec le divorce pour faute, «véritable fléau social» selon l'auteur de la réforme, le député François Colcombet (PS, Allier). 40 % des 340 000 candidats au divorce prennent chaque année ce chemin de la guerre qui, selon le député, favorise «l'escalade de rancoeur, d'agressivité et de haine, le recours aux témoignages souvent de complaisance, aux journaux intimes, sources de brouille avec les amis et au sein de la famille, pour aboutir au reniement de chacun et de l'histoire commune». Le gouvernement n'a pas fléchi sur l'essentiel: à ceux qui l'accusent d'instaurer un «divorce-répudiation» qui ferait un trop bon sort aux «quinquagénaires troquant leur vieille épouse pour une minette», il a été opposé la situation «classique» des femmes battues par un mari refusant la séparation. Mais une concession de taille a été consentie aux associations et aux députés féministes: la faute réapparaît dans la dernière mouture de loi, rédigée la semaine dernière