Toulouse de notre correspondant
Les voix les plus autorisées n'ont pas manqué depuis dix jours à Toulouse. Chirac est venu deux fois dire sa compassion. Jospin est arrivé vendredi avec 1,5 milliard de francs (228 000 euros) d'aides diverses. Le maire de la ville, Philippe Douste-Blazy, s'est rué vers les micros pour juger cela «insuffisant». Les experts y vont de leur avis scientifique sur l'origine de la catastrophe, tandis qu'hier le ministre de l'Environnement, Yves Cochet, rappelait que «toutes les hypothèses sont ouvertes», y compris celle de l'attentat. Quant à son homologue de l'Intérieur, Daniel Vaillant, il a indiqué hier soir que «le moment n'est pas venu d'affirmer s'il s'agit d'un accident ou d'autre chose». «Il faut laisser les enquêteurs, sous l'autorité de la justice, faire leur travail patient, difficile, pour que la vérité soit faite», a déclaré le ministre, qui a promis «transparence et vérité».
Familles. Samedi, les Toulousains ont aussi décidé de se faire entendre: «Merde à Total», «Fermez les sites Seveso», «Plus jamais ça». La revendication est sans nuances. Une marée de 20 000 manifestants l'a portée pendant trois heures dans les rues. La manifestation est partie du métro Jean-Jaurès, jusqu'au lycée Gallieni, où un élève a trouvé la mort ce 21 septembre. Dans le cortège, des enfants juchés sur les épaules de leur père et des retraités pas vraiment habitués aux manifestations. Si le collectif Plus jamais ça, à l'origine de l'appel, est constitué de milita