Lors d'un conseil national du PS, fin novembre 1999, Dominique Strauss-Kahn, qui venait de démissionner de Bercy, confiait: «Je crains que tout cela dure très longtemps, c'est-à-dire au-delà de l'élection présidentielle de 2002.» Par «tout cela», l'ancien ministre faisait allusion à ses ennuis judiciaires dans l'affaire de la Mnef, dont les deux premiers volets sont jugés à partir de cet après-midi par la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris.
A ce moment, DSK ignorait que son horizon judiciaire allait encore s'obscurcir. En janvier 2000, d'abord. La juge Eva Joly le met en examen, soupçonnant qu'il a fait salarier sa secrétaire personnelle, Evelyne Duval, par une filiale d'Elf. Puis, en novembre 2000, éclate l'affaire Méry. DSK s'y retrouve mêlé. D'abord inquiété des poursuites ont été engagées «pour soustraction de preuve» pour avoir détenu la cassette posthume du financier occulte du RPR, l'ancien ministre se voit ensuite reprocher d'avoir obtenu cette cassette en octroyant un cadeau fiscal de plusieurs dizaines de millions de francs au couturier Karl Lagerfeld. Au terme de son enquête, le juge Marc Brisset-Foucault, puis le procureur de la République de Paris estiment que des soupçons de «concussion et de corruption» planent sur «DSK».
Allègement. Si 2000 restera pour Strauss-Kahn une année noire, sa situation judiciaire s'est depuis allégée. Fin juin, d'abord, le procureur général près la Cour de cassation, Jean-François Burgelin, a sauvé DSK en estimant qu'«