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Libération

Un bâtonnier prend des coups pour les autres

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Ancien chef de la confrérie parisienne, Me Vatier doit justifier ses indemnités.
publié le 2 octobre 2001 à 1h08

L'ancien bâtonnier Bernard Vatier était assigné mercredi devant la première chambre du TGI de Paris par un syndicat d'avocats qui lui reproche d'avoir «indûment» perçu plus de 2 millions de francs en 1996-1997, lorsqu'il était le chef de la confrérie des avocats parisiens. Des indemnités versées par l'Ordre, puisque, pendant deux ans, l'heureux élu doit quitter son cabinet, et les clients n'attendent pas forcément son retour. Plus largement, c'est le fonctionnement de l'Ordre et l'opacité de ses comptes que vise le Syndicat des avocats pour la justice (SAJ). Lors d'une première passe d'armes en 1999, le syndicat avait obtenu la liste des versements aux bâtonniers qui se sont succédé depuis 1984. Avant cette année-là, selon une pratique coutumière, ils exerçaient leur charge bénévolement. Pour dénoncer la pratique récente qu'il assimile à une prise illégale d'intérêt, le SAJ a choisi d'attaquer le bâtonnier qui a touché le plus. «Nous sommes un petit syndicat qui ne peut s'offrir le luxe d'engager 7 ou 8 actions contre des gens qui sont tous des anciens bâtonniers», plaide Me Marie-Claude Alexis, l'avo cate du SAJ.

Cotisations. Ce débat entre professionnels a été arbitré par le président du TGI en personne, Jean-Claude Magendie. Et les deux parties se sont notamment empoignées sur une question: les avocats parisiens connaissaient-ils l'existence de ces indemnités et leurs montants? Le SAJ soutient qu'ils n'en ont été informés qu'en 1998, à la faveur d'une élection au barreau.