Menu
Libération

Regrets tardifs pour graines de racistes.

Article réservé aux abonnés
Un an de prison dont un mois ferme, pour trois jeunes Corses.
publié le 3 octobre 2001 à 1h09

Bastia envoyé spécial

Trois gamins, dans le box des prévenus. Trois gamins éberlués après douze jours d'incarcération. Ils ont entre 18 et 19 ans. Deux sont lycéens, l'autre est en «attente d'emploi». A la barre, ils baissent la tête, bredouillent, se tordent les mains, font assaut d'humilité. «On regrette», répètent-ils. Mais de quoi avaient-ils l'air, le 19 septembre dernier, lorsque, avec quatre copains mineurs, ils sont arrivés à deux voitures, armés, encagoulés, en vestes de treillis et rangers aux pieds, dans le squat de Calvi (Haute-Corse), où vivaient des étrangers en situation irrégulière.

C'était une semaine après les attentats de New York. L'un d'eux aurait parlé de déclic. Pourtant, après «de longues heures d'audition», Jérémy C. va raconter une histoire un peu différente. Deux jeunes Maghrébins lui auraient «mal parlé», à deux reprises. La dernière fois, c'était sur un parking, en revenant de la plage. Quelles insultes? On ne sait trop. Mais, de toute façon, c'était trop. Jérémy en parle à ses copains. Qui sont les auteurs du camouflet? Il n'en sait pas plus. Mais il y a ce squat, dans une résidence de vacances abandonnée. Elle n'est protégée que par de vagues palissades. Une trentaine de personnes y vivent, dormant sur des matelas. Beaucoup d'Algériens en situation irrégulière. Mais aussi, paraît-il, quelques émigrés de l'Est. On ne sait trop non plus. Mais qu'il y ait un vol dans le secteur, et forcément, ce sont «les Arabes» du squat qu'on montre du doigt. Cet