Douai envoyé spécial
L'un est épais, l'autre frêle. Le premier, Omar Zemmiri, a 35 ans, le second, Hocine Bendaoui, 24 ans. Tous deux sont des fils du Nord, l'un né à Roubaix, l'autre à Tourcoing. Tous deux possèdent la double nationalité française et algérienne. Avec Mouloud Bouguelane (Libération d'hier), ils sont les trois rescapés du «groupe de Roubaix» qui comparaissent devant la cour d'assises de Douai pour braquages, tentatives de meurtres, attentat raté devant le commissariat de Lille. Omar est issu d'une famille de dix enfants, Hocine de neuf. Leurs pères, venus d'Algérie, travaillaient dans le textile. Ni l'un ni l'autre n'ont poussé loin les études. L'un était à peine adulte au moment des faits, l'autre frisait la trentaine. L'un est passé par l'Algérie, l'autre par la Bosnie.
Trafic. Hocine jouait au ping-pong avec le petit frère de Seddik Benbahlouli, aujourd'hui en fuite. C'est comme ça, à 15 ans, qu'il s'est mis à fréquenter la mosquée de la rue Archimède, comme beaucoup de jeunes. «Cela nous rassurait», dira son grand frère Kamel, qui raconte la famille unie, musulmane «par tradition, mais pas très pratiquante». Hocine, lui, bientôt, «fait la prière», la mosquée devient son refuge. «On ne se posait pas de questions», poursuit son frère. Il y rencontre Saad Elaihar et part avec lui faire le pèlerinage à La Mecque. Au retour, il ne dort plus à la maison. C'est aussi à la mosquée qu'il rencontre Lionel Dumont, un Français converti à l'islam. «Il revenait de Bosnie