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Libération

L'enquête piégée par les rumeurs.

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Soupçon sur des produits manipulés.
publié le 5 octobre 2001 à 1h10

(à Toulouse) (à Paris)

Au quinzième jour, le mystère de la catastrophe de l'usine AZF qui a fait 29 morts et plus de 2 000 blessés à Toulouse le 21 septembre reste entier. Les trois équipes d'enquêteurs de la police judiciaire, du ministère de l'Environnement et du groupe TotalFinaElf voudraient bien comprendre ce qui a amorcé l'explosion de 250 tonnes de nitrate d'ammonium stockées sous le hangar 221. C'est dans un enchevêtrement de béton cassé et de métal tordu autour d'un cratère de 15 mètres de profondeur que les experts travaillent à la recherche d'indices. La solution ne se trouvant apparemment pas sous le premier tas de gravats retourné, le temps passe, les rumeurs enflent, notamment celle de l'attentat islamiste. «Il n'y a pourtant rien d'un point de vue judiciaire ou scientifique qui permette de développer cette hypothèse plus qu'une autre», corrigeait hier matin une source proche du SRPJ de Toulouse. «Il est vrai que nous avons pu explorer cette piste, renchérit-on aux Renseignements généraux, mais uniquement dans le souci de ne rien négliger. Pour l'heure, elle ne conduit nulle part.»

Sept experts. Les enquêteurs n'avaient certainement pas besoin de ces «rumeurs parasites» qui viennent «polluer» leur travail. Ils ont assez à faire avec les frictions apparues entre les équipes. Le SRPJ ne voit en effet pas d'un bon oeil l'irruption d'enquêteurs diligentés par TotalFinaElf sur le site. Un policier redoute que le groupe pétrochimique ne «favorise» l'hypothèse de l'atte