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Libération

Le roi de la République et les 19 juges

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Le statut pénal du chef de l'Etat a été examiné vendredi par la Cour de cassation.
publié le 6 octobre 2001 à 1h12

La partie était difficile. Grand, mince, un peu plus impressionné que d'ordinaire peut-être, la cinquantaine, Guy Lesourd, avocat à la Cour de cassation, était seul hier pour porter la contradiction face à l'assemblée plénière ­ dix-neuf magistrats en hermine ­ réunie afin d'examiner le statut pénal du chef de l'Etat. Seul pour demander qu'on en finisse avec cette «monarchie qui a laissé quelques traces [...] dans le fonctionnement de la Ve République», avec ce principe d'Ancien Régime qui voulait que le roi ne pût mal faire. Seul pour porter «l'aspiration vers plus d'égalité entre tous les citoyens, fût-il le premier d'entre eux».

Un rôle peu aisé. Venu le soutenir mais réduit au silence, son client Louis Breisacher, militant écologiste discret qui s'est constitué partie civile dans le dossier de la Sempap, une ancienne imprimerie municipale de la Ville de Paris à travers laquelle ont été commis de lourds détournements de fonds publics, était assis au premier rang. Sur le même banc, ou un peu plus loin, une poignée de députés socialistes acquis à ses thèses, Yvette Roudy, Michèle Rivasi, François Colcombet, emmenés par l'incontournable Arnaud Montebourg, jouent les sages spectateurs.

Mise en cause. A l'origine de cette audience, une décision rendue le 14 décembre 2000: les juges d'instruction chargés de l'affaire de l'imprimerie, Armand Riberolles et Marc Brisset-Foucault, refusent alors d'entendre comme témoin Jacques Chirac, maire de Paris à l'époque des faits, comme l'avai