«S'il y avait eu un fond de dossier, il était là.» Nous sommes au milieu du réquisitoire à l'encontre de DSK lorsque le représentant du parquet tue définitivement le suspense, et s'en excuse en souriant. La salle glousse. A fortiori parce que celui qui vient de livrer le sens ultime de ses réquisitions s'appelle David Peyron. Ce n'est pas un substitut désigné au hasard. Au contraire, puisqu'il s'agit du chef du parquet financier du parquet de Paris, spécialisé dans des dossiers comme ceux de la Mnef. DSK peut respirer et imaginer que seule la porte dérobée qu'il a poussée chaque jour pour rentrer discrètement dans la salle restera condamnée après l'audience. «Je n'estime pas devoir soutenir les charges. Vous apprécierez», a conclu le substitut en s'adressant au tribunal. Compte tenu du scepticisme à peine voilé de la présidente Sophie Portier sur certains pans de l'accusation, la relaxe de l'ancien ministre semble très probable.
«Absence d'infraction.» Un détour par le petit livre rouge des lois s'impose. DSK, Olivier Spithakis, l'ex-directeur général de la Mnef et son chef de cabinet, Philippe Plantagenest, étaient poursuivis pour avoir falsifié quatre documents liés au rôle de conseil joué par DSK lors d'un rapprochement entre la Mnef et l'ex-Cge, devenue Vivendi. Aucun des protagonistes n'a contesté avoir réalisé ces falsifications. Pour autant, selon le code pénal, un faux ne vaut condamnation que si quatre éléments sont réunis: son existence même, la manifestation d'une