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Libération

La révolte de Nadia Khaïf, petite Antigone du Val-Fourré

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publié le 13 octobre 2001 à 1h16

Le verdict d'acquittement du policier Pascal Hiblot, rendu le 28 septembre par la cour d'assises des Yvelines, a laissé un violent sentiment d'incompréhension qui ne se dissipe pas.

Le gardien de la paix avait tué, avec son arme de service, dans la nuit du 8 au 9 juin 1991 à Mantes-la-Jolie, un jeune de 23 ans alors que celui-ci s'enfuyait à bord d'une voiture volée. Youssef Khaïf est mort d'une balle dans la nuque. Dix ans plus tard, Pascal Hiblot, accusé de «coups mortels», a été déclaré non coupable par les jurés de Versailles.

Pétition. Depuis l'acquittement du policier, aujourd'hui en poste à la DST, de nombreuses voix s'élèvent contre cette décision de justice. Les initiateurs d'une pétition intitulée «La fabrique de la haine», et signée par une centaine d'intellectuels et d'artistes, réfléchissent aux moyens de «renouer avec le principe d'une mobilisation en amont, à l'image de ce qu'il pouvait y avoir dans les années 70, autour de Michel Foucault notamment, dans le cas d'injustices similaires». Ce samedi après-midi, le MIB (Mouvement de l'immigration et des banlieues), qui soutient la famille Khaïf sans relâche depuis dix ans, organise à Mantes-la-Jolie, sur la dalle du centre commercial Mantes II de la cité du Val-Fourré une série de débats et de projections de films (1). Le mouvement qui dénonce «l'impunité policière» relie le procès de Versailles aux événements d'octobre 1961 «où des centaines d'Algériens manifestant pour leurs droits furent massacrés en plein Paris