Bordeaux envoyée spéciale
L'explosion de l'usine AZF de Toulouse va-t-elle permettre au maire de Bordeaux de construire un troisième pont sur la Garonne? La décision de suspendre provisoirement les activités de l'usine chimique Soferti de Bordeaux pourrait avoir cette conséquence. Cette interruption d'activité fera 80 malheureux: les salariés de l'usine. Et un heureux: Alain Juppé. Plus qu'une suspension, le conseil municipal de Bordeaux avait demandé le transfert de la Soferti vers un «site adapté». L'arrêt des activités représente un pas dans ce sens. Mais seul un déménagement définitif permettrait au maire bordelais d'accélérer l'un des projets phares de sa mandature: la présence de la Soferti a empêché jusqu'à présent la construction de ce troisième pont. Car, comme toutes les entreprises classées Seveso, l'usine est entourée d'un périmètre où l'urbanisme est drastiquement limité, y compris les dessertes routières. Or cette zone de protection est située dans l'axe du nouveau franchissement de la Garonne. Tant que l'usine est là, la route d'accès au pont doit faire des méandres au milieu de quartiers urbanisés, avec une centaine d'expropriations à la clé. «Si on ferme tout, c'est 14 hectares qui se libèrent», observe Dominique Barbe, déléguée CGT.
Immense friche. Pour l'heure, la Soferti trône au milieu d'une immense friche, dont la mairie a fait une zone franche. Des nombreuses industries qui composaient autrefois ce quartier, elle reste seule avec les Grands Moulins de Pa