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Libération

Feu vert du Conseil d'Etat à l'expulsion d'Hamani

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Pour la haute juridiction, l'ex-islamiste peut retourner sans risque en Algérie. La Cimade s'indigne.
publié le 16 octobre 2001 à 1h17

Est-il dangereux de renvoyer dans son pays un Algérien condamné en France pour son appartenance à un réseau islamiste lié à une entreprise terroriste? Apparemment pas. Le Conseil d'Etat a décidé hier que Nacer Hamani pouvait être expulsé vers l'Algérie. Sa famille craint pour sa vie. Son retour est déjà annoncé dans les journaux algériens. Il pourrait embarquer aujourd'hui pour Alger, à 15 h 30, à bord du ferry Liberté.

C'est déjà sur ce bateau qu'il se trouvait le mardi 9 octobre. Trois jours après sa sortie de prison, où il avait purgé une peine pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste», il devait être renvoyé, suite à une interdiction définitive du territoire. Ce jour-là, la police, qui contrôle de façon très stricte les véhicules à destination d'Algérie, semble hâter les vérifications. Cet empressement est inhabituel en période de Vigipirate. Or, au même moment, l'expulsion d'Hamani doit être jugée par le tribunal administratif de Lyon et peut être suspendue d'une minute à l'autre. Coïncidence?

Après plusieurs heures, à bord, c'est la confusion: les marins refusent de partir dans ces conditions néfastes à la sécurité, la préfecture envoie des renforts pour les contrôles, les passagers s'impatientent du retard, Nacer Hamani enfermé dans la soute fait ses prières, persuadé d'arriver en Algérie. Finalement, la décision du tribunal administratif tombe: l'expulsion est suspendue. Mais avec ce pataquès à bord, le bateau est toujours à quai. Nac