Il était tard, cette nuit de juin dernier, dans le quartier du Marais à Paris. Sous un porche, un homme, pantalon baissé, se masturbe et harponne un jeune passant. «Il m'a fait des propositions», raconte celui-ci. C'est à ce moment que passe une voiture de policiers et l'homme remonte précipitamment son jogging. «Ils lui sont tombés dessus, continue le passant, on a tous fini au commissariat du IIIe arrondissement et les policiers m'ont conseillé de porter plainte.» Vers 4 heures du matin, changement de programme: «J'attendais depuis des heures quand le commissaire est venu me voir d'un air ennuyé, il m'a expliqué que mieux valait faire une main courante que de déposer plainte, explique le jeune homme, j'attendais depuis des heures, j'ai refusé.»
Le lendemain, il est convoqué à l'IGS (Inspection générale des services) pour une confrontation. «C'est là que j'ai appris qu'il s'agissait d'un flic! Et en plus il a prétendu s'être juste tenu sous le porche sans rien faire.»
Du coup, le plaignant s'en trouve galvanisé: «Non contents de me casser les pieds toute la nuit, ils me convoquent le lendemain pour me dire que je mens! Un commissaire m'a dit que la punition était suffisante, que ce type avait passé une nuit en garde à vue et commençait à faire profil bas. Moi, je trouve scandaleux que quelqu'un qui est censé représenter l'ordre se livre à des trucs pareils. Alors j'ai maintenu ma plainte.»
Début septembre, il a reçu une lettre du procureur de la République de Paris. L'affaire