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Libération

Hérault: un maire anti-étrangers rappelé à l'ordre

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L'édile refuse de délivrer des attestations d'accueil.
publié le 17 octobre 2001 à 1h17

Montpellier correspondance

Jean-Pierre Grand, le maire RPR de Castelnau-le-Lez, commune chic de l'agglomération de Montpellier, voulait «alerter l'Etat». Jeudi dernier, il a informé le préfet de sa décision de suspendre, dans «le contexte international actuel», la délivrance d'attestations d'accueil aux habitants de sa commune qui souhaitent recevoir des étrangers n'appartenant pas à l'Union européenne. «Comme maire, en contact avec les réalités locales, je considère que, au nom du principe de précaution, il y a incompatibilité entre la mise en place du plan Vigipirate renforcé et la délivrance sans contrôle sérieux d'un nombre très important d'attestations d'accueil sur le territoire national», explique le maire. La Cimade, association de défense du droit des étrangers, a répondu à l'élu par une requête auprès du tribunal administratif, dans le cadre du «référé liberté» pour «atteinte aux libertés fondamentales, notamment celles portant à la liberté d'aller et venir», «au droit au respect de la vie familiale et à la vie privée». «Cette décision est entachée d'une tentative de détournement de pouvoir. Le maire veut-il faire glisser le débat sur la politique d'immigration?», s'est interrogé lundi à l'audience Nicolas Ferran, militant de la Cimade et thésard sur le droit des étrangers.

«Pas d'urgence». Dans son ordonnance rendue hier, la juge Magali Selles a rejeté la requête de la Cimade. Le tribunal administratif de Montpellier a estimé que «l'urgence» invoquée par la Cimade n