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Libération

Tous inégaux devant le Deug.

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Fac par fac, une étude compare les chances de réussite des étudiants de premier cycle.
publié le 17 octobre 2001 à 1h17

Pour la première fois, le ministère de l'Education nationale s'apprête à rendre public un document détaillant université par université le taux de réussite en premier cycle. Selon cette étude, que Libération s'est procurée, l'université est incapable de compenser les handicaps sociaux ou scolaires de certains étudiants. On s'en doutait avec la publication des résultats nationaux des premiers cycles: ils montrent que les bacheliers scientifiques réussissent mieux que les autres, et ce dans toutes les filières; que les étudiants qui arrivent en fac avec un an de retard ou plus échouent plus souvent; que les bacheliers généraux font nettement mieux que leurs homologues de la série technologique, qui eux-mêmes font mieux que les bacheliers professionnels. Or ces indices recoupent des différences sociologiques: il y a plus d'enfants d'ouvriers parmi les bacheliers professionnels ou retardataires.

La nouveauté désormais officielle, c'est que l'université n'offre pas la même qualité d'enseignement sur l'ensemble du territoire. Deux cas extrêmes illustrent ce décalage: Paris-VIII (Saint-Denis) affiche 22,9 % de réussite au Deug en deux ans, durée normale d'obtention de ce diplôme; Paris-IX (Dauphine) 80,7 %. Située en Seine-Saint-Denis, la première accueille un tiers d'étrangers et un quart de ses étudiants sont salariés; la seconde, dans les beaux quartiers parisiens, sélectionne à l'entrée.

Distorsions. Pour les autres universités, le contraste est moindre. La plupart tournent, à 5