Saint-Malo envoyée spéciale
«Un enfant, si je veux, quand je veux.» Face au célèbre slogan féministe placardé dans la salle d'attente du planning familial de Saint-Malo, Alice Bonnet a l'air songeuse. «Ici, il va falloir rajouter "où je peux"», lâche cette permanente, très investie dans le collectif créé il y a deux ans pour défendre la maternité de l'hôpital. Un paperboard résume la situation : à Saint-Malo, l'hôpital public effectue chaque année 850 accouchements et 200 IVG, la clinique de l'Espérance 650 accouchements et 250 IVG. Cette dernière cessant son activité de gynéco-obstétrique en mai 2002, l'hôpital public va devoir tout prendre en charge. Dans de mauvaises conditions d'hygiène et de sécurité, faute de restructurations suffisantes, explique en substance le panneau. Le collectif, qui regroupe une douzaine d'associations dont Attac et la Ligue des droits de l'homme et de partis politiques, a lancé une pétition. «En juillet, nous avons fait parvenir 5 000 signatures à Bernard Kouchner», précise Alice Bonnet.
De fait, beaucoup de Malouins sont sensibilisés à cette histoire qui évolue depuis quatre ans, et dont les médias locaux se sont largement faits l'écho. «Depuis le début, on exprime nos craintes, arguments médicaux à l'appui, mais on est traités comme si on était de mauvaise foi, regrette Pascale Le Pors-Lemoine, obstétricienne à l'hôpital. J'ai vraiment l'impression qu'on nous pousse vers un carrefour dangereux, je crains des pépins médicaux.»
Recours hiérarc