A qui pensait Jack Lang, le ministre de l'Education, qui stigmatisait hier la manière «hypocrite et cynique de préparer des suppressions de poste» d'enseignant dans les années passées? A François Bayrou, titulaire du maroquin de 1993 à 1997. Et aux vaches maigres du ministère Allègre qu'il s'agit de compenser par une hausse impressionnante des recrutements pour le primaire (12 000 postes, soit + 19 % entre 2000 et 2002) et le secondaire (18 000 postes, soit + 27 % sur la même période). Cette progression tient, pour l'essentiel, au vieillissement de la population enseignante: plus de 30 000 professeurs prendront leur retraite avant 2003. L'augmentation réelle du nombre de postes est de 800 pour le primaire et de 2 000 pour le secondaire financée par un plan pluriannuel lancé l'an passé. Autre nouveauté: le nombre de postes ouverts aux concours est annoncé le 18 octobre. Jusqu'à présent, les candidats n'étaient informés qu'au printemps, juste avant les épreuves, une pratique que Jack Lang a qualifiée de «détestable et déloyale».
«Pénurie». Le ministre a aussi sonné la charge contre deux «idées reçues». La première affirme que le métier d'enseignant n'intéresse plus. Or, selon une enquête effectuée auprès de 1 000 jeunes enseignants, plus de 80 % se disent satisfaits de leur métier et prêts à recommencer le même parcours. La seconde «idée reçue»,veut que la France soit menacée d'une «pénurie d'enseignants». Selon le Snes, syndicat majoritaire , les besoins sont sous-estimés et