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AZF dérape dans la Garonne

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Explosion de l'usine AZF à Toulousedossier
L'usine a rejeté des tonnes d'ammoniaque dans le fleuve sans prévenir toutes les autorités.
publié le 22 octobre 2001 à 1h20

Toulouse de notre correspondant

Le rejet par AZF de 3 à 4 tonnes d'hydroxyde d'ammonium dans les eaux de la Garonne vendredi n'était pas un accident. «C'est le résultat d'un geste volontaire de notre part», nous a expliqué samedi le directeur de l'usine toulousaine qui a explosé le 21 septembre, tuant 30 personnes. Serge Biechlin était sûr de bien faire : les Toulousains s'étaient plaints en début de semaine des odeurs d'ammoniac qui flottaient sur la ville, «nous avons donc choisi de disperser l'ammoniac cryogénique non plus sous forme de vapeur mais en solution aqueuse». Solution évacuée dans les égouts de l'usine, eux-mêmes se déversant dans le fleuve. Le patron d'AZF Toulouse se pose une seconde puis reprend : «On croyait cette solution technique parfaitement contrôlée...»

Poissons morts. «Les eaux de la Garonne sont particulièrement surveillées depuis le 21 septembre», explique le Conseil supérieur de la pêche à Toulouse. Deux gardes se sont dépêchés d'aller faire des prélèvements en aval d'AZF au premier coup de fil d'un pêcheur signalant des poissons morts sur le fleuve. Les pompiers, la direction départementale de l'action sanitaire et sociale et le préfet de région ont tout de suite été informés des résultats : il y a eu jusqu'à 4,2 milligrammes de concentration ammoniacale par litre d'eau, samedi, à la station de Fenouillet. Soit 0,2 milligramme au-dessus du seuil de potabilité. La préfecture a relevé que ces rejets dépassaient les 900 kilos par jour autorisés par ar