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Libération

«Il ne faut pas qu'il sorte, c'est un fou !»

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publié le 22 octobre 2001 à 1h20

Tribunal correctionnel de Nanterre.

Faouzia, une jolie femme brune, sourit aux magistrats. Il y a un an et demi, sa voisine «constate avec stupeur que sa banque débite des sommes qu'elle n'a jamais dépensées», lit la juge: «Elle comprend qu'on lui a volé un chéquier, fait sa petite enquête chez les commerçants et comprend qu'il s'agit d'une de ses amies. Vous, madame ! Vous continuez de nier les faits ?» «Complètement !», gronde Faouzia, les mains enfoncées dans son gilet rose. La juge reprend : «La parfumeuse vous a formellement reconnue et précise même que, lors de votre second achat, vous étiez avec une fillette nommée Alessia, le prénom de votre fille !» Faouzia corrige: «C'est le second prénom de ma fille, et je ne comprends absolument pas ce que je fais ici !» La procureure bondit : «Je veux bien qu'il existe des plaignants malveillants, ça existe ! Qu'ils soient de mèche avec les commerçants, c'est plus difficile ! Et si vous avez le moindre doute sur ce qui serait un épouvantable complot, faites venir la plaignante !» L'avocate lui rétorque: «A l'époque, ma cliente était souffrante et boitillait, ce que bizarrement ne mentionne aucun témoin ! Et aujourd'hui, sa santé physique est... euh... sa santé euh...» Elle rit, gênée: «Pardon, je ne trouve plus mes mots !» La présidente l'excuse: «Ce n'est pas grave, maître, le tribunal a compris.» Trois mois avec sursis. Faouzia tourne rageusement les talons.

Benoît, 34 ans, entre dans le box. Il est en détention provisoire depui