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Libération
Interview

Le mufti de Marseille juge la Consultation «scandaleuse»

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Alors qu'il en est membre, il conteste sa représentativité.
publié le 22 octobre 2001 à 1h20

Soheib Bencheikh, 40 ans, a fait une entrée tonitruante dans le paysage islamique français en 1998. Dans son livre Marianne et le Prophète, l'islam dans la France laïque (Grasset), cet Algérien diplômé de l'université islamique Al-Azhar au Caire dénonçait la médiocrité des représentants de l'islam en France et les risques de fondamentalisme. Nommé mufti de Marseille par la mosquée de Paris (liée à l'Algérie), il est porte-parole de la Fédération des musulmans du sud de la France. Et membre de la Consultation, organisée par le ministère de l'Intérieur.

Les attentats du 11 septembre ont fait de la lutte contre l'islamisme une priorité. Or vous dites que, l'air de rien, le ministère de l'Intérieur favorise les associations fondamentalistes dans le seul dessein d'aboutir à la création rapide de l'instance représentative.

Je constate qu'au sein de la Consultation, on a arbitrairement attribué un nombre élevé de délégués à des associations qui n'ont jamais fait la preuve de leur représentativité. Et même si ces mouvements étaient représentatifs ­ ce qui est loin d'être le cas ­, les pouvoirs publics ne peuvent pas se contenter de refléter cette réalité. C'est une attitude irresponsable, dangereuse.

A l'origine, Jean-Pierre Chevènement avait réuni une quinzaine de représentants pour leur confier un rôle consultatif. Pas pour donner un statut à une idéologie comptable des malheurs de tous les musulmans dans le monde. Le politique a pour mission de façonner la réalité. Aujourd'hui, les