Argelès envoyée spéciale
«Regarde, Frankie, on a atterri là-bas, dans le trou. Par-dessus un autre camping. On a d'abord été soulevés, et puis on a fait des tonneaux et des tonneaux. Le bébé, je l'ai retrouvé coincé derrière mon lit. Le camping de mon cousin a volé jusque là-bas, a atterri sur les fils électriques. Mon cousin, je ne le reverrai plus. Il est mort.» Charlie Dielh, marié, quatre enfants, dont la fille aînée est encore hospitalisée à Perpignan pour une fracture du col du fémur, fait le tour de ce qui reste du campement avec un autre cousin arrivé dimanche matin de Lyon. Il montre ce qui reste de son «camping», le nom donné par les gitans aux caravanes : un châssis sur quatre roues. A l'aube samedi matin, vers 6 h 30, les quinze familles de gitans qui s'étaient installées depuis mercredi dernier à Argelès (Pyrénées-Orientales) sur le parking de la Marande, face à la mer, ont été surprises dans leur sommeil par une tornade. Comme à Montpellier, il y a un an. Neuf des quinze caravanes ont été pulvérisées. Un gitan y a trouvé la mort, et 35 ont été hospitalisés.
«Solidarité». Toute la nuit, les gendarmes ont veillé sur les biens des gens du voyage pour éviter les pillages des gadjé (les non-gitans, ndlr). Dimanche matin, sous un ciel redevenu bleu, les familles se pressent pour retrouver quelques «affaires». Les cousins sont arrivés. Ils viennent de Bordeaux, de Paris, de Lyon, de Toulouse et d'ailleurs. «Par solidarité, c'est important», expliquent-ils. Ils regardent