Paradoxalement, les attentats antiaméricains pourraient servir la cause des antinucléaires. Samedi, le réseau Sortir du nucléaire avait appelé à manifester à Nantes, Lille, Toulouse, Lyon et Colmar. Alors que le nucléaire ne mobilisait guère ces dernières années, la journée a connu un beau succès avec 10 000 participants. Dont la secrétaire nationale des Verts, Dominique Voynet, à Lyon; le candidat probable du même mouvement à l'élection présidentielle, Noël Mamère, à Lille; et Antoine Waechter, président du Mouvement écologiste indépendant, à Colmar.
Crainte. «Après les attentats aux Etats-Unis, on a compris qu'il y avait des connards qui jouaient contre l'humanité, résume le député européen Alain Lipietz. Avant, on se disait qu'un avion qui heurte une centrale nucléaire, c'est impossible. Maintenant, on voit que certains pourraient le faire.» Et les slogans imaginés par Sortir du nucléaire reflètent cette crainte : «Un Cessna, ça va. Un Boeing, bonjour les dégâts», allusion au fait que les centrales nucléaires ont été conçues pour résister à la chute d'un petit avion mais pas d'un gros, ou encore: «Un crash sur La Hague, c'est 67 Tchernobyl», allusion à un calcul de Wise-Paris, cabinet d'experts antinucléaires.
Campagne. A quelques mois des élections de 2002, les attentats antiaméricains font monter la pression: «La campagne électorale va commencer et on aimerait que la question du nucléaire soit au coeur des préoccupations des politiques», précise Pascal Braud, porte-parole